Ka TOTO, freestyler la carte : Wanny S-King et Morgane Dujmovic

EHESS @ Camargo 2023

"Ka TOTO, freestyler la carte" est issu de la rencontre entre l’artiste Wanny S-King et la chercheuse Morgane Dujmovic. Ensemble, ils interrogent le vécu de l’enfance en exil. Faisant le constat de la déshumanisation de jeunes personnes africaines par des politiques utilitaristes, ils manipuleront des déchets informatiques, recyclés et transformés en un personnage emblématique de cette enfance perdue : Ka TOTO. Pour animer ce personnage au fil de sa trajectoire, ils exploreront l’intersection entre danse afro, improvisation musicale et cartographie sensible. Ka TOTO est un lieu autre, un espace généré entre eux et avec le public pour recréer le mouvement qui ne cesse d’animer les projets migratoires, pour projeter la carte hors du plan en deux dimensions : pour la freestyler.

 

  • Originaire de l'est de la République démocratique du Congo, Wanny S-King vit entre le Congo et l'Italie. Wanny a commencé sa carrière musicale en 2005. Ses chansons "Wale Wale" et "Son excellence", qui critiquent l'illusion démocratique et le clientélisme politique du Congo, sont écoutées dans toute la région des Grands Lacs. Suite à ce premier succès auprès du public congolais, Wanny est contraint de quitter le pays pendant quelques semaines. Il a également produit la chanson "Liberté", en soutien aux militants des droits de l'homme emprisonnés sans raison en RDC, et en particulier ceux de LUCHA. Il a initié le projet "Shusha Ma Flow" ("Faites ressortir le flow" en swahili), avec des enfants vivant dans les rues de Goma, en leur offrant un espace pour exprimer leurs talents à travers des sessions de hip-hop.
  • Morgane Dujmovic est géographe et politologue au CNRS (PACTE, Grenoble & TELEMME, Aix-Marseille). Elle a précédemment effectué un post-doctorat à l'EHESS (LAP, Paris). Son travail sur les frontières et les migrations combine pratiques cartographiques et artistiques telles que la musique freestyle ou les portés acrobatiques circassiens. Elle dirige le projet "La CartoMobile" qui interroge les conditions concrètes de la recherche participative avec les exilés. Son travail expérimental questionne ce que le mouvement apporte à la méthode scientifique sur des terrains sensibles : les frontières françaises, les Balkans et la Méditerranée centrale. Elle est également membre de l'Institut Convergences Migration et de diverses associations dans le domaine des migrations, notamment Migreurop et l'Anafé.